C'est la seule explication.
Sinon comment justifier le fait que, l'une après l'autre, j'abandonne toutes les choses qui me plaisaient, qui me tenaient en vie, qui me retournaient les tripes de plaisir?
Tout ça à cause d'un sentiment inavouable (parce que ça ne colle pas) et que je ne reconnaîtrai jamais devant les autres.
Parce que rater. Mais c'est moins rater que ne pas essayer, ne pas prendre de risque. C'est moins compliqué que d'essayer et de réaliser qu'en fait, on est pas à la hauteur.
Mais je m'applique. Je me suis appliquée (je ne suis pas certaine que ce soit terminé). A me gâcher.
J'ai arrêter le sport. Totalement. Définitivement. Avec une perfection remarquable. Et je joue à la fille. Là encore avec beaucoup d'application.
J'ai laissé mon corps vivre sa vie, et maintenant je ne prendrai plus le risque de découvrir ses limites.
De ça et du reste il en va de la même façon. Oui vraiment, je n'ai aucune envie de réussir.
(J'essaye de me définir comme je peux, maintenant que mes bases se sont fracassées, pour le meilleur, dans le passé et l'indifférence. Histoire d'arrêter d'avancer au hasard sur cette corde raide tendue dans le noir. Pour échapper un peu à l'abîme.)