http://chaviree.cowblog.fr/images/P1010442.jpgJ'ai réalisé, à un moment cet hiver, que j'étais seule comme je ne l'avais jamais été. Que j'avais à tel point habitué les autres à mon absence et à mes silences que j'aurai pu disparaître il aurait fallu une bonne semaine avant que quelqu'un ne s'arrête.
C'est passé.

En voulant lui envoyer un sms. Un énième où j'aurais dit que j'allai me planter lundi, que ce n'était pas le moment pour des partiels parce que... et parce que quoi? Parce que je suis incapable de vivre avant qu'avril ne soit entamé. Mais ça évidemment je ne pouvais pas le lui dire.
Alors voila c'est ça mes années. L'été de la mi-avril à fin septembre et tout le reste du temps, l'hiver. L'hiver où je suis incapable d'agir, de réagir, où un rien m'écrase, me plombe, me cloue au lit, avec un poids si lourd et le souvenir toujours des premières fois où je l'ai ressenti. Quatorze ans et le dictionnaire. Bonjour mélancolie. 
Voila. A peine six mois de vie, six mois de possibilité avant l'hiver. Et six de léthargie, d'apnée, de lutte contre l'attrait des bout de verre, du whisky, de tout. Bien. Et même là maintenant que j'ai tout éradiqué, que j'ai tiré le grand trait définitif, mars reste une convalescence. Parce que oui, évidemment, on ne réapprend pas à vivre comme ça. Sinon je n'en serai pas là. Mais je ne suis plus très certaine de repasser un jour entièrement du côté de la vie. Je ne suis pas sûre d'avoir encore un jour la volonté de porter mes envies. 

Elles ne tiennent pas la route. J'en ai parfois. Qui ne sont déjà pas faites pour durer mais qui s'effondrent au moindre obstacle, au moindre reproche. Je ne veux plus. Tant pis. Et c'est bien la preuve que ça ne valait pas la peine... Que ce n'était pas vrai.
Je suis arrivée tout à fait au bout de moi dans cette vie passée. Mais s'être usée ainsi, s'être gâchée à l'outrance, même si on efface autant que possible, est-ce qu'on peut passer au-dessus? Est-ce qu'on peut rattraper? Est-ce que ce n'est pas déjà trop tard?

Le puzzle a déjà été assemblé et j'aurai beau le défaire et le refaire différemment sans jamais commencé par le même bout, j'arriverai toujours au même résultat. Fatalement. N'est-ce pas?