Chaviree

-J'ai de l'avenir, c'est certain, mais je ne suis pas certaine d'en vouloir.

Samedi 26 mars 2011 à 11:22

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Je suis
c'est-à-dire dans l'instant, perpétuelle.
Je pourrais presque maintenant dire "je" sans cesse puisqu'elle est morte et que je me reviens.
Sans bien comprendre comment ni ce qui s'est passé exactement.
Il m'avait semblé en être déjà sortie avoir cessé le cauchemar, avoir réussi à sortir de la spirale.
Et puis, non, c'était une illusion encore. Une erreur. J'avais juste essayé de vivre comme quelqu'un d'autre.

Maintenant c'est définitivement terminé. Il me reste des souvenirs. Tous les souvenirs. Très précis. De toujours à maintenant. Mais il sont froids, comme des cendres. Le goût du malheur en moins. Je l'ai déjà dit.
Le même corps, la même voix, et puis rien d'autre. Juste assez pour que ça ne se remarque pas trop. 
J'ai quelques cicatrices en plus. Parce que je n'ai rien trouvé d'autre encore une fois pour faire passer ... . De longues lignes brunes. Donc elle s'effaceront. Ce n'est pas les  rayures pâles, le relief évident de mon bras.
Et ça, ça restera. J'ai beau avoir tout effacé, je ne peux pas lutter contre ça.

Alors j'ignore mon corps. Il n'est pas moi.
Je m'efforce de ne pas redevenir un "moi" ancien et délabré. Je n'en ai plus l'âge, n'est-ce pas?
Parce que je ne veux pas finir comme tout ceux-là qui se pavanent dans leur importance, leur connaissance "d'adultes" responsables et pleins de leur expérience et qui ne savent rien, qui n'ont aucune sagesse et qui sont si minables.
J'ai contre eux encore ma rancoeur enfantine.
Donc cesser. Plus de larmes, et je m'en suis très bien sortie cet hiver. Ou presque. Mais j'avais des excuses, j'avais le droit. N'est-ce pas? 
Plus de faiblesses, plus de sentimentalisme vaseux et inutile.
Je sors. Je sors de tout ça. 

Et j'y croirais presque. Comme une gamine de 13 ans après un premier chagrin d'amour et qui se jure qu'on ne l'y prendra plus.Va, gamine, c'est un peu tard, l'amour quand ça te tombe une fois dessus, tu ne t'en débarrasses pas si facilement. Alors oui sûrement que ça reviendra. Mais plus tard. Dans longtemps. Si je vis longtemps.
Mais bien sûr que je vivrai. J'aurais beau souhaiter mourir chaque soir, rêver de ne jamais me réveiller, je ne ferai rien. Parce que ça en tuerait quelqu'un, et que je ne peux pas, moi, comme ça sans raison, décider de la mort de quelqu'un d'autre. Alors si le prix à payer c'est abandonner ma mort, eh bien allons, j'ai déjà renoncé.

Donc on vivra longtemps. Une fatalité comme une autre. Donc cesser souvent d'être celle que l'on est pour retrouver un semblant de plaisir à la vie.
Parce que là, ça ne me dérange pas tant que ça de me réveiller le matin et de retrouver le monde.

 

Vendredi 25 mars 2011 à 20:27

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Jeudi 24 mars 2011 à 12:54

1) Je veux savoir. Connaître des choses, en comprendre d'autres, avoir une vision large sur le plus de choses possibles, je me pose encore des questions sur tout et rien.
2) Ce monde ne m'intéresse pas, me désintéresse au possible, je ne suis pas vraiment curieuse.
1+2 = moi.

Il fait beau. Et c'est déjà un cri du coeur. Il y a quelque chose qui a résisté à l'hiver, un reste d'été peut-être, et qui se réclame du printemps. Je suis invraisemblablement calme. Ici et maintenant, il suffit de l'air tiède et de la grande luminosité pour que je me sente bien. Je suis dans ma tour, mes fenêtres donnent sur le ciel et sur rien d'autre. Mon horizon est fermé par quelques vieux murs fissurés, percés de fenêtres qui s'échelonnent jusqu'en bas dans un abîme juste suffisant pour se tuer s'il on tombe. Il faut que je déplace le bureau pour le mettre contre la fenêtre et pouvoir m'assoir dessus prendre le soleil. Donc tout ce que je vois ce sont des fenêtres qui ne dévoilent pas grand chose et du ciel bleu. Les bruits du centre-ville me parviennent de très loin. Reste les oiseaux. 

Je laisse ma colère ramper, remonter paresseusement à la surface de temps en temps. Là elle s'étire, badine avec moi comme moi avec les autres. Et puis le sommeil la renvoie dans sa grotte. Elle se replie, se rendort. Elle reviendra demain soir. Elle vient souvent le soir. Quand je fatigue, je n'ai plus assez de capital "je m'en fous" dans ces moments-là. Ou bien j'en ai trop, et parce que plus rien n'a d'importance, autant être en colère.
Mais peut-être aussi que je l'ai trop usée cet hiver. Peut-être. Ce n'est pas très important tout ça.

La seule chose qui compte c'est l'odeur du printemps qui monte partout, qui se confond un peu avec celle des dernières traces de l'automne (l'odeur obsédante des feuilles mortes chauffée par le soleil du soir). 
J'attends. J'attends le moment du retour et des heures passées allongée dans l'herbe avec le soleil et des livres à s'en tourner la tête. J'attends les fleurs retrouvées dans les arbres et les fruits bientôt éclos. J'attends de retrouver tout ce faux paradis qui se délabre déjà et qui reste pourtant bien tout entier parce que nos souvenirs sont très forts et très tendres. Et puis je sais qu'il y aura aussi de nouveaux sourires, et j'ai envie de les connaître aussi. Revoir un peu l'ancien monde et repartir découvrir le nouveau. Laisser courir le temps et la vie. Parce que retenir et être retenue, ça ne me fait pas envie; ça me fait de moins en moins envie.

Je crois qu'ils ne s'en doutent pas. Ils ont découvert comme avec surprise que je savais écrire. Peut-être ont-ils cru que je ne savais que dessiner? Je ne sais pas trop pourquoi je cache mes écrits et pas mes dessins. Peut-être parce qu'avec les dessins je ne risque rien, c'est habituel depuis le temps, et puis c'est banal. Ils ne peuvent pas s'en étonner.
Bah. Je ne sais pas. Et ça ne m'intéresse pas vraiment.

Samedi 19 mars 2011 à 20:20

Mes idées fausses.
Les leurs surtout. 

Je suis toujours restée très en dehors du monde contemporain. La seule chose qui m'arrangeait bien, c'était la facilité de communication autorisée par internet qui m'évitait tout à la fois de rester coincée dans le cadre réduit d'une petite ville de province française et de rédiger des missives écrites. Non qu'écrire des lettres me déplaisent, mais j'oublie toujours de les poster. 
J'ai fini par m'y faire. Par admettre que je n'avais pas d'autre choix que de vivre dans cette époque. Donc je vis dans ce deuxième millénaire que personne avant nous n'avait jamais connu et qui devait donné l'occasion à de grandes nouveautés. Mais non.
Même après tous ces siècles passés rien n'a changé. C'est toujours les mêmes imbéciles qui dominent. Je déteste les idiots. Exister pendant plus de 3000 ans pour en être toujours au même stade de stupidité superstitieuse. Un volcan en éruption, un tsunami sur le Japon, et hop, 2012! Bien bien. Tout ça parce que notre monde occidental connaît une paix aussi relative qu'improbable depuis un moment et on a déjà oublié que les volcans, le principe c'est que de temps à autres, ça pète, et que par le même phénomène intestinal et subterrestre, la terre tremble régulièrement au Japon.
Et puis le grand tremblement de terre de Tokyo ça fait quelques temps qu'on l'attend aussi. Rien de nouveau sous le soleil.
Evidemment, un tsunami, c'est pas de bol.

Je n'allume pas la radio, je ne lis pas les journaux, voir les gros titres suffit à me couper toute envie de m'informer de l'actualité. En outre je la connais assez l'actualité. C'est toujours la même. Il y a eu un moment où je me suis sentie concernée. Et puis j'ai arrêté, trop répétitif, et c'est comme tout, je m'en suis lassée. Maintenant j'attends que ça arrive jusqu'à nous. Et ça finira bien par venir. Plus de 70 ans sans problème sur le territoire métropolitain. Les frontières françaises ont beau être plus hermétiques que d'autres, pas sûr qu'elles passent le siècle.

Tout ça pour dire que je me penche un peu sur l'art contemporain et je découvre. Je ne suis pas totalement inculte, mais je suis plus calée dans l'esthétique des siècles passés que dans la moderne (et c'est sans regret d'ailleurs). On se demande un peu trop souvent si c'est de l'art de nos jours pour que l'illusion soit tout à fait crédible. Au point où on en est ce n'est même plus une question de "même mon fils de 5 ans peut le faire", c'est que même les "artistes" ne savent pas faire ce dont ils ont l'idée. Donc est artiste qui pense. Je ne sais pas trop si c'est l'art qui appartient définitivement à la masse, ou si c'est l'imagination qui est devenue extrêmement rare.
Ce monde me laisse perplexe. Je ne vois vraiment pas où réside son intérêt.

Samedi 19 mars 2011 à 13:57

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