Chaviree

-J'ai de l'avenir, c'est certain, mais je ne suis pas certaine d'en vouloir.

Jeudi 24 mars 2011 à 12:54

1) Je veux savoir. Connaître des choses, en comprendre d'autres, avoir une vision large sur le plus de choses possibles, je me pose encore des questions sur tout et rien.
2) Ce monde ne m'intéresse pas, me désintéresse au possible, je ne suis pas vraiment curieuse.
1+2 = moi.

Il fait beau. Et c'est déjà un cri du coeur. Il y a quelque chose qui a résisté à l'hiver, un reste d'été peut-être, et qui se réclame du printemps. Je suis invraisemblablement calme. Ici et maintenant, il suffit de l'air tiède et de la grande luminosité pour que je me sente bien. Je suis dans ma tour, mes fenêtres donnent sur le ciel et sur rien d'autre. Mon horizon est fermé par quelques vieux murs fissurés, percés de fenêtres qui s'échelonnent jusqu'en bas dans un abîme juste suffisant pour se tuer s'il on tombe. Il faut que je déplace le bureau pour le mettre contre la fenêtre et pouvoir m'assoir dessus prendre le soleil. Donc tout ce que je vois ce sont des fenêtres qui ne dévoilent pas grand chose et du ciel bleu. Les bruits du centre-ville me parviennent de très loin. Reste les oiseaux. 

Je laisse ma colère ramper, remonter paresseusement à la surface de temps en temps. Là elle s'étire, badine avec moi comme moi avec les autres. Et puis le sommeil la renvoie dans sa grotte. Elle se replie, se rendort. Elle reviendra demain soir. Elle vient souvent le soir. Quand je fatigue, je n'ai plus assez de capital "je m'en fous" dans ces moments-là. Ou bien j'en ai trop, et parce que plus rien n'a d'importance, autant être en colère.
Mais peut-être aussi que je l'ai trop usée cet hiver. Peut-être. Ce n'est pas très important tout ça.

La seule chose qui compte c'est l'odeur du printemps qui monte partout, qui se confond un peu avec celle des dernières traces de l'automne (l'odeur obsédante des feuilles mortes chauffée par le soleil du soir). 
J'attends. J'attends le moment du retour et des heures passées allongée dans l'herbe avec le soleil et des livres à s'en tourner la tête. J'attends les fleurs retrouvées dans les arbres et les fruits bientôt éclos. J'attends de retrouver tout ce faux paradis qui se délabre déjà et qui reste pourtant bien tout entier parce que nos souvenirs sont très forts et très tendres. Et puis je sais qu'il y aura aussi de nouveaux sourires, et j'ai envie de les connaître aussi. Revoir un peu l'ancien monde et repartir découvrir le nouveau. Laisser courir le temps et la vie. Parce que retenir et être retenue, ça ne me fait pas envie; ça me fait de moins en moins envie.

Je crois qu'ils ne s'en doutent pas. Ils ont découvert comme avec surprise que je savais écrire. Peut-être ont-ils cru que je ne savais que dessiner? Je ne sais pas trop pourquoi je cache mes écrits et pas mes dessins. Peut-être parce qu'avec les dessins je ne risque rien, c'est habituel depuis le temps, et puis c'est banal. Ils ne peuvent pas s'en étonner.
Bah. Je ne sais pas. Et ça ne m'intéresse pas vraiment.

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