Chaviree

-J'ai de l'avenir, c'est certain, mais je ne suis pas certaine d'en vouloir.

Dimanche 27 mars 2011 à 16:25

Il y a quelque chose qui m'échappe.
Un illogisme. Comment tout cela a-t-il pu arriver?
Il y a quelque chose à un moment de ma vie, assez jeune en somme, qui a dérapé, que je n'ai pas maîtrisé.
Et de cette inconséquence-là, tout s'est emballé.
Je sais très bien ce que sais, je le savais depuis longtemps déjà que ça me perdrait, mais je n'ai pas envie de le dire à quiconque d'autre qu'à moi.

Ensuite.
Comme prévu la bouteille ne tiendra pas jusqu'à la fin de la journée. L'alcool est un plaisir. A un moment c'était aussi un remède mais maintenant je n'ai plus rien à guérir. 

Une question qui revient souvent : "mais qu'est-ce qu'une littéraire comme toi, est allée faire là?"
Ah oui parce que je suis le stéréotype de la littéraire. Celle qui marche en lisant sans se prendre les poteaux ni les gens (les gens de temps en temps mais c'est la faute à leur connerie à eux), celle qui écrit, celle qui aime la poésie, celle qui a les bras couturés de cicatrices, celle qui... Eh bien peut-être parce que j'en avais un peu marre que l'on puisse me ranger si facilement. Peut-être parce que j'avais envie de changement. Surtout parce qu'il y a eu un ou deux prétentieux qui ont croisé mon chemin et qui m'ont dit "même pas cap". Trois vieux cons aussi qui m'ont dit "impossible". Je déteste les vieux cons. Quant aux prétentieux et bien voila, je relève trop vite les défis. Un jour on me dira pas cap de sauter par la fenêtre, et bien sûr, je sauterai. Pourtant est-ce que j'ai quelque chose à prouver?
Mais ça m'amuse d'être là et de me planter. Je ne veux aller nulle part. ma vie ne commence qu'à  60 ans et je n'ai même pas envie de les atteindre. (et puis je les ai déjà ou je les ai déjà eu, peu importe.)

Je suis pleine de souvenirs. A déborder. A en être dépossédée de moi, parce qu'ils surgissent et s'imposent avec une force étonnante. A une époque ils avaient le pouvoir de me briser. Maintenant ils ne peuvent plus m'atteindre parce que je ne suis plus la même.
Maintenant je suis ce que les autres voient/veulent de moi. Et franchement, ce n'est pas très positif. Eh bien tant pis. Ils me disent détestable, je le serai. Orgueilleuse, prétentieuse, froide, altière, beaucoup trop fière. "Princesse" elle dit. Et on lui répond "assume". Et moi, j'hoche la tête.
Ce n'est probablement pas facile d'être ma mère. Ce n'est pas facile non plus d'être sa fille.
Mais tout de même, on peut passer du bon temps.
Je peux passer du bon temps avec n'importe qui. Même avec les pires salauds. C'est temporaire. J'ai une colère sourde qui ne cesse de gronder et finit par prendre toute la place. Eux ils oublient, moi jamais.

Qu'y a-t-il d'autre à dire?
Que je redécouvre le monde. Et c'est un sentiment assez étrange. Je retrouve des sensations que je connais. Des odeurs, des couleurs qui sont liées à des souvenirs, répétées d'années en années et toujours aimées. Et pourtant elles sont nouvelles. Je m'étonne de ma présence au monde. De cette capacité de mon corps à le ressentir. De la capacité de mon corps à s'imposer. Je ne saurai pas dire exactement ce que je ressens.
Mais tous les sons dont j'ai l'habitude ne résonnent plus exactement pareils. C'est comme si je les avais connu il y a très longtemps et que je les avais oublié.
Je suis bien dans cette nouveauté et dans cette indifférence.

Par lancien le Lundi 20 février 2012 à 9:32
L'alcool n'a jamais rien guéri. Il procure un moment d'illusion, d'absence et c'est pire après. En plus il finit par être mauvais pour la santé. Aucun homme ne vaut que l'on se flingue ou que l'on se soule. Il vaut mieux en chercher un autre, ce n'est guère plus dangereux.
 

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