Chaviree

-J'ai de l'avenir, c'est certain, mais je ne suis pas certaine d'en vouloir.

Mercredi 30 mars 2011 à 17:23

[Je lis Les Valeureux d'Albert Cohen et j'aime. Comme tous ses autres bouquins. (Je suis monomaniaque.)]
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Quand je vous disais que je me gâche! Maintenant ce sont les autres qui le disent (non vraiment, il aurait mieux valu que je me taise sur ce coup-là). Mais je ne vois pas le problème. Je ne vois pas en quoi la formation que j'ai choisi me déterminerai. Je l'ai choisi justement pour ne jamais correspondre à ce que je ferai. Pour ne pas être ce que je fais, ni ce que je ferai. Et que les autres s'y trompent je m'en fous.
Donc j'ai du potentiel que je n'utilise pas. Et c'est peut-être vrai, mais je trouve beaucoup plus intéressant de tenter d'acquérir du potentiel dans un domaine où je n'en ai pas. 

Voila pour le présent.

***

Quand je dis que le passé n'a plus de prise sur moi, ce n'est pas tout à fait vrai. Les bons souvenirs restent de bons souvenirs. Mais je ne les regrette pas. 
Et puis il reste deux douleurs. La première que j'espère effacer. Même si je ne me suis pas améliorée depuis l'époque où l'on s'est abîmées avec nos douleurs et notre amour. Parce que je ne suis toujours pas capable d'être là pour elle et pour elle seule (et je n'ai aucun droit à souhaiter encore prendre de la place dans sa vie mais je suis jalouse quand même un peu de ceux qui m'ont remplacée). Mais quand même, essayer d'avoir plus de souvenirs, plus de rires, effacer le passé à force de présent. Même si je ne peux pas la sauver, qu'au moins elle ne pleure plus à cause de moi.
L'autre elle s'est calmée. Elle ne se manifeste plus. Je ne l'ai pas oubliée pourtant. Et le souvenir revient dès que j'ai un peu trop bu. Et dès que je croise un certain visage qui m'évoque d'autres traits. Mais contre ce mal là, je ne peux rien faire. Il est trop tard pour rattraper quoique ce soit. Et tant pis. Je le garde, puisque c'est le dernier, puisque c'est une révolution, je m'y réchauffe.


****

Finalement, ça a mis plus de temps à venir, mais j'ai le même dégoût que les autres années qui s'est installé. Ce n'est pas aussi terrible qu'avant. Je n'ai rien fait de complètement stupide ce mois-ci. Enfin presque rien. J'ai fait de la friture alors que mes vêtements séchaient dans la pièce, j'ai renversé tous mes spaghettis dans l'évier parce que sans passoire, vider l'eau de la casserole, c'est quand même périlleux. (en vrai j'ai un truc qui ressemble à une passoire, mais c'est une passoire selon le concept shadock de la chose : ça "laisse passer l'eau et les nouilles"). Donc oui, en fait, j'ai fait pas mal de choses stupides. Disons que je n'ai rien fait de dramatique. Voila.
Mais quand même, là, ça revient. L'envie de m'enterrer très très très loin sous ma couette, et que l'on m'oublie. Surtout. 

Donc. Marquée au fer rouge par mon adolescence qui n'a plus lieu d'être et malgré tout, ça ne passe pas.

J'aurai pu faire plein de choses. Etre de ceux qui réussissent, qui sont connus ou qui font en sorte de l'être. Je vous le dit, j'ai de l'avenir. Mais je ne sais pas quoi en faire. Alors je le brade. Au plus offrant. Mais personne n'en veut et on me le laisse.
On ne cesse jamais de me remettre en marche, de me remonter. Toute les fois où je me suis arrêtée il y avait quelqu'un. C'en est presque louche même. Cette manie qu'on eut les gens à une époque de me sauver. Comme ça. Et pourtant je n'était même pas un peu jolie à l'époque.
Enfin... J'avais une gueule de courtisane. Un corps de, aussi. Ou pas.

Donc. Il faut que j'aille à Paris ce week-end. Et je ne veux pas. C'est la première fois peut-être, et c'est surtout la première fois à cette date-là, que je n'en ai pas envie. Mais tout de même. Sûrement qu'une fois là-bas, ça passera mais là...

Et je me tais sinon je vais trop en dire. (et puis c'est indécent cette expansion du "je" qui se dit à tort et à travers et qui prend tout l'espace... brrr)

Par barbarisme le Mercredi 30 mars 2011 à 18:28
Tu as peut-être raison. Mais n'est-ce pas l'art qui fait évoluer la vie, plutôt que l'inverse ?
Par Mitsukisuki le Mercredi 30 mars 2011 à 18:43
Tiens, c'est marrant, j'avais une réflexion de ce jour ce matin en marchant dans la rue (oui on s'en fout je sais): dans ma vie, il y a deux choses que je n'échangerais pour rien au monde; ma joie et ma douleur. C'est un peu paradoxal, pourtant c'est la vérité. Je trouve que cette réflexion s'accorde bien avec la partie "passé".
Les choses stupides ci-décrites m'ont faite éclater de rire! Et j'ai al même envie que toi pour ce qui est de la couette!

J'ai un peu survolé tes articles, mais j'aime vraiment ta façon "journal" d'écrire les choses, tout autant que ta façon "poète"!
Par barbarisme le Mercredi 30 mars 2011 à 19:02
C'est exactement ça : l'oeuf ou la poule.
L'art absurde est né de la guerre. Mais cette guerre est née de l'art surréaliste, qui prônait un retour aux valeurs traditionnelles, à celle du mal dominant (d'où l'émergence des dictateurs), l'apologie du progrès technique, des nouvelles machines, etc...
L'art et la vie sont indissociables, de toute manière.
Par je.love.hubert le Mercredi 30 mars 2011 à 20:06
C'est fou comme "je me gâche", "les autres me le disent" et "formation" me font penser à l'une de ces interminables discussions sur les études d'art. Et puis ta jolie photographie a du m'aiguiller là dessus aussi.
Par AnonymementBelle le Jeudi 31 mars 2011 à 14:13
"J'aurai pu faire plein de choses. Etre de ceux qui réussissent, qui sont connus ou qui font en sorte de l'être. Je vous le dit, j'ai de l'avenir. Mais je ne sais pas quoi en faire. Alors je le brade. Au plus offrant. Mais personne n'en veut et on me le laisse."

J'aime toujours autant venir te lire! Tu dis tout ce que je pense mais en mieux!
 

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